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Les biais cognitifs

Dernière mise à jour : 12 juin 2020

Les biais cognitifs sont des raccourcis de l'esprit. Ils sont aussi appelés heuristique de jugement. Il s'agit d'un mécanisme de la pensée trompeur ! Nous ne nous rendons pas compte que notre cerveau procède à un raisonnement faussement logique.


Petit Historique

Tout individu est considéré comme rationnel et logique. Il raisonne de façon à obtenir le plus grand profit pour le moindre mal. (théorie des choix rationnels)

Il y a une cinquantaine d'années, Amos Tversky, Daniel Kahneman ont démontré, de façon reproductible, que le jugement et les décisions humaines, différaient de la théorie des choix rationnels. Pourquoi donc, l'esprit humain ne prend-il pas des décisions purement rationnelle ?

Pour Tversky et Kahneman ces différences dans les jugements et la prise de décision, viennent des heuristiques de jugement, des biais cognitifs.


Dans notre peau de Designer UX/UI, la connaissance des biais cognitifs va nous permettre de prévoir certain comportements des utilisateurs.

Les biais cognitif permettent à notre cerveau de gagner du temps. Ils sont quasiment toujours utilisés dans certaines situations, sans que nous nous en rendions compte.

Au lieu de réfléchir et de décomposer une situation, un problème, pour parvenir à une décision raisonnée, notre cerveau nous propose/impose en une fraction de seconde une solution. Ainsi nous utilisons moins d'énergie, nous ne prenons pas le temps de raisonner.

Notre cerveau est merveilleux et parfois il est mieux pour lui d'être économe en énergie, par conséquent un peu feignant, et il nous biaise.


Par exemple : Si je paye une batte et une balle de baseball 1$10, et que la batte coûte 1$ de plus que la balle, combien coûtera la balle ? Votre cerveau vous montre la réponse 0,10$... et pourtant si vous décomposez le calcul, la balle vaut 0,05 $ et la batte 1,05$. La batte vaut 1$ de plus que la balle.

Pourquoi ?

Mais dans quels cas notre cerveau nous biaise t-il ? Pour lui c'est utile dans 4 situations :

  • Pour faciliter un processus de mémorisation, nous ne gardons que le nécéssaire : Nous réduisons des événements ou des listes à leurs éléments clefs.

Exemple avec l'effet de récence : Notre cerveau, avec sa mémoire à court terme, retiendra mieux les éléments les plus récents. Nous allons involontairement minorer les arguments/informations les plus anciennes. Si vous devez faire une présentation, un exposé, un concours, il peut être utile pour vous de passer en dernier.

  • Pour faire face à un trop plein d'information, qui est nocif : Nous sommes attirés par les éléments qui vont confirmer nos propre croyances.

Exemple du biais de confirmation : Notre cerveau va privilégier les informations qui confirment ce que nous pensons déjà.

Soyez honnête, lors d'une recherche sur internet, n'avez vous pas tendance à consulter uniquement les liens de recherche qui confirment ce que vous pensiez déjà ?

  • Pour combler un manque de sens, nous comblons les manques :

Exemple des stéréotype : Notre cerveau va sur-généraliser des croyances.

Ainsi les stéréotypes sexuels sont fréquent dans la société, classant les femmes et les hommes dans des univers séparés.

  • Pour agir vite, nous sautons à la conclusion : Pour rester concentrés, nous privilégions ce qui est immédiat et signifiant juste devant nous.

Exemple du biais d'appel à la nouveauté (Argumentum ad novitatem) : Une idée ou une proposition serait supérieure ou correcte, uniquement car elle est nouvelle, "moderne".

Il est de notoriété publique qu'un nouveau gouvernement sera plus efficace que l'ancien...


Il existe, à l'heure actuelle 188 biais regroupé dans un codex. Voici le codex interactif datant de 2016 : c'est ici !


Désormais vous, vous dites, mais maintenant je sais qu'il existe des biais, je ne me laisserais plus piéger ? Si seulement... C'est aussi un biais !

Le biais de l'angle mort (Blind spot biais), concerne l'impact de la reconnaissance des biais sur le jugement des autres. Mais tout en omettant de voir l'impact des biais sur notre propre jugement.


Les solutions ? Faites preuves d'esprit critique. Ayez autour de vous une équipe variée, avec des individus qui sauront prendre le contre pied. Partez du principe que si une solution vous parait trop évidente, c'est peut-être qu'elle l'est !


Bonus :

Quelle est la différence entre une erreur et un biais me direz-vous ? Et bien une erreur est, par définition, aléatoire. Un biais, lui, est systématique.

 
 
 

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